D’Emile Huchet à Emil’hy par Dorian Maillard
D’Emile Huchet à Emil’hy : du difficile art de concilier les transitions en contexte post-industriel.
Un article à paraître consacré à la trajectoire de reconversion du site Emile Huchet - Saint-Avold.
Dorian Maillard, Laboratoire Loterr, Université de Lorraine, y explore, avec Michel Deshaies, un cas exemplaire des efforts actuels de conciliation des transitions en contexte post-minier.
La réinscription des dynamiques actuelles de "réindustrialisation décarbonée" du site dans la trajectoire plus longue de développement de l'activité de la centrale permet, en cela, de mieux appréhender les tenants de la structuration de ce nouveau modèle (contrarié, vous verrez) de reconversion par décarbonation.
De gauche à droite : photo aérienne de la construction des tranches 1 et 2 d’Emile Huchet, photo aérienne de la construction des tranches 3 et 4 d’Emile Huchet, photo aérienne d’Emile Huchet dans les années 70 avec ses cinq tranches en activité, construction de la tranche 6 d’Emile Huchet
Source : GazelEnergie, 2021
Mise en service en plein reconstruction d’après-guerre, Emile Huchet a été l’une des principales centrales à charbon de France et a été constamment modernisée jusque dans les années 1990.
À la fin de l’exploitation du charbon mosellan (2004), l’activité du site connaît une nouvelle bifurcation entre privatisation, déterritorialisation et diversification vers le gaz, avant d’être percutée par l’accélération de la transition énergétique du mix électrique français et l’annonce de la fermeture des dernières centrales charbon du pays (2017).
Un dispositif public est, depuis lors, chargé d’accompagner les salariés impactés et l’émergence de nouvelles activités industrielles de substitution caractérisées par un même critère de réduction des émissions industrielles de gaz à effet de serre.
Cette stratégie de « réindustrialisation décarbonée » érige donc la décarbonation d’Emile Huchet en levier de (re)conversion industrielle du site et de redéveloppement, plus globale, du bassin houiller lorrain.
L’étude de la trajectoire de la centrale Émile Huchet offre donc une occasion privilégiée de réinscrire ce nouveau cycle de relance par la décarbonation dans la longue reconfiguration des dynamiques structurantes de reconversion en contexte territorial post-minier/industriel et d’identifier la nature des blocages qui se posent aujourd’hui à la mise en œuvre de ces objectifs connexes de décarbonation et de (re)conversion industrielles.